Se sentir vivant chaque matin lorsque le soleil se lève sur les collines espagnoles. L'air encore frais précède les grosses chaleurs andalouses de mai. Les villages se réveillent, les oliviers m'accompagnent. Je ne fais que passer sur leurs routes, ici et ailleurs. Chaque matin, la même playlist électro pour chauffer les muscles, éveiller les sens et accueillir les émotions. Chaque matin, la même sensation de liberté, d'émerveillement et de gratitude. Chaque matin, le vent se lève. D'abord un ennemi, il devient un camarade, puis un collègue avec qui j'échange. Rompre l'encerclement des contraintes sanitaires arbitraires et les inquiétudes des médecins m'était devenu "essentiel". Il m'a fallut trouver un point de départ (Madrid et sa banlieue urbanisée incompréhensible) et un point d'arrivée (Cordoue). Les kilomètres vers le sud offrent un ticket d'entrée vers le paradis. Il m'a fallut trouver un moyen pour les relier; le vélo s'imposa. Un bon compromis entre la rapidité de la moto et la lenteur de la marche. Les journées commencent comme elles se terminent, avec une carte dans les mains. Le reste se déroule dans l'intimité de l'être face à des kilomètres de surprises, dans l'admiration des espaces, de la géographie des lieux, des rencontres furtives dans les villages désertés. Les parcelles agricoles révèlent leur conscience, les arbres bruissent, les oiseaux survolent les champs à l'affut, les serpents prennent des risques mortels sur les routes, et les cafetiers servent des "cafe con leche" à longueur de journée sur des terrasses familiales. Le vélo permet de remarquer toute cette vie, si belle dans sa trivialité. Il offre l'unité avec la route, ce lien infini que les hommes bâtissent avec entêtement. Dans ces petits cols andalous, creusés dans cette terre ocre éblouissante, le vélo permet de découvrir chacune de ses imperfections, de les épouser et de saluer chaque coquelicot. Le vent me pousse à me retrancher dans des cafés improbables. La chaleur s'abat comme un piège en fin de matinée. La sécheresse guette dans les parcs nationaux. Les voitures sont si peu nombreuses qu'il me semble parfois parcourir un paradis. La crainte d'une crevaison replace l'humilité d'un bonhomme seul sans le moindre espace d'ombre à des kilomètres. ![]() Se sentir vivant donc, cheminer selon les envies du moment, sans autorité. Choisir une terrasse pour déguster un café, tel arbre pour pisser ou tel restaurant pour manger 2 glaces à la suite afin de refroidir la tronche. Il n'y ici aucun médecin ou politique pour avancer des inepties. Seul le soleil, légitime, cadre mes journées. La 4G me permet de réserver un lit pour le soir. L'arrivée à Cordoue (Cordoba pour les initiés) s'opère dans les bouchons urbains. c'est le signal du retours des contraintes de la vie quotidienne. Pourtant, cette ville illumine par sa vivacité, sa générosité et son art de vivre. Elle m'accueille immédiatement et je m'y sens chez moi. Des terrasses et des restaurants ouverts. A la gare de trains, la bêtise normative me rattrape : un "sac à vélo" est obligatoire pour voyager vers Madrid. Est-ce si difficile de dessiner des trains avec des racks à vélo ? Il est encore plus facile et économique de louer une voiture. Merci à toute cette beauté parcourue, ces odeurs et ces couleurs que ces lignes ne peuvent partager fidèlement.
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Un son unique ! J'ai rejoint le groupe Perth en 2020. Venez nous découvrir le 19 juin 2021 à Cusy (Haute-Savoie).
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